• Le téléphone.

    Un soir, un jeune homme d’une quinzaine d’année restait dans sa chambre, attendant sagement un signe venant de son vieux téléphone à fil qu’il fixait depuis déjà dix minutes. Il était impatient qu'il se mette à sonner, il n’arrivait pas à tenir en place, faisait le tour de sa chambre rapidement, passait sa main dans ses cheveux dorés, stressant, jusqu’à ce qu’il reçut un appel, pile poil à minuit. Il se précipita sur son téléphone, tremblant mais soulagé, et décrocha.

    A-allo ?

    Aucune réponse, seul des grésillements étaient présents, ainsi que des bruits de fond. Il répéta alors ce qu’il venait de dire, soudain, il entendit une voix de femme, à peine qu’on pouvait entendre. Elle se mit à lui parler à voix basse :

    Je suis là.

    Mathilde ?

    Hier encore, je suis venue te dire bonne nuit. Tu as bien dû voir mon appel, non ?

    S-si, justement, je me demandais qui ça pouvait bien être, c’est pour ça que je suis resté éveillé, ce soir, pour savoir si ce n’était pas une erreur ou si cela allait recommencer. C’est vraiment toi ?

    Oui, c’est moi.

    M-mais tu es...

    Oui, je le suis.

    Ce n’est pas possible, je dois délirer ou alors, tu n’es qu’un mensonge !

    Non, je suis le suis vraiment, je suis plus qu’« une petite bulle qui flotte dans les airs ».

    Pourquoi tu as fait ça ?!

    Je ne réfléchis pas toujours, tu me connais.

    Plus rien ne pourra être comme avant, j’ai mal.

    Moi aussi, j’avais mal, ce soir-là.

    Tu aurais dû m’appeler.

    Je savais que tu allais me retenir.

    Je n’arrive pas à y croire...

    Il le faut, pourtant.

    Tu m’avais promis de ne pas me laisser...

    Je ne t’ai pas encore laisser.

    Je regrette tellement.

    Ce n’est pas de ta faute.

    Je ne peux pas vivre un jour de plus comme ça.

    Restes.

    Je n’ai plus envie de rester.

    Tu auras une chance d’être aimé.

    La seule personne qui m’importait était toi.

    Quelqu’un t’aimera autant que moi, je te le promets.

    Je n’en veux pas.

    Restes, c’est tout ce que je te demande.

    Non, je t’aime.

    Si tu m’aimes alors promets-moi de rester.

    Je ne peux pas...

    S’il te plait.

    C’est impossible, je ne supporterai pas ma vie sans toi.

    Tu y arriveras, tu es plus fort que moi.

    Si je l’étais, je t’aurai rejoint depuis le jour où je l’ai appris.

    Je suis désolé.

    Ne t’excuse pas.

    Si. Si je suis là c’est pour m’excuser.

    Pourquoi ?

    Parce que je sais que tu ne me pardonneras jamais mais je t-...

     

    Soudain, il n’y eut plus aucun bruit, aucun grésillement, aucune voix. Il était seulement avec l’appareil à l’oreille, en larmes. Finalement, on pouvait voir que le vieux téléphone à fil n’était pas brancher.

    Le téléphone entre la vie et la mort.


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