• Fixation mortelle.

    Assis sur un banc, dehors, dans un parc public, en plein été, on pouvait apercevoir un jeune homme, étudier sur son ordinateur. Un regard par-ci, un regard par-là, on se doutait bien qu’il attendait quelqu’un. Une petite copine, peut-être ?

     

    Ce jeune homme se prénommait Cheon Ji, originaire de la Corée du sud, il visitait la France – plus précisément à Paris – pourtant je ne l’avais jamais encore vu visiter un monument de cette ville. Vous vous demandez donc la motivation à venir dans ce pays ? Je pense bien que c’était « elle », la personne qu’il attendait tous les jours, assis, au même endroit. Il devait avoir environ une trentaine d’année, à cette époque, mais pourtant il faisait jeune étudiant de fac, voire même lycéen. Physiquement, il était grand et bien proportionné. Ses cheveux étaient courts et ébouriffés d’un noir corbeau et ses yeux en amande étaient vifs mais sombres et froids à la fois. Son nez était droit tandis que sa bouche, comme sa voix, était sensuelle. En fait, je n’étais encore jamais allé le voir mais moralement, il paraissait attentif, ouvert, calme et sûr de soi. Vous vous demandez comment je le connais si bien, non ? En fait la première fois que nos regards se sont croisés, j’ai eu un tilt puis j’ai eu envie de me rapprocher de lui alors qu’il m’était complètement inconnu. Je le sais, c’est complètement absurde. Alors à partir du moment où j’ai commencé à voir qu’il s’asseyait toujours au même endroit et à la même heure, je faisais en sorte de le regarder sans me faire prendre par peur me faire passer pour une malade mentale. Puis un jour, cette personne qu’il attendait si longtemps est enfin apparue mais ce jour-là, il faisait tellement nuit que l’on ne pouvait voir qu’une silhouette, une silhouette de femme. Mes idées étaient donc fondées, soudain, je me sentis trahis. Cet homme ne me connaissait même pas, et n’avait surement pas la moindre idée que j’existais mais moi j’avais le sentiment que le destin ne pouvait que nous réunir. Aurais-je eu tort ? Je n’avais plus le choix, il fallait que je me débarrasse de l’une des deux personnes.

     

    Je me suis dit que si je me débarrassais de lui maintenant, je n’aurais plus à souffrir. Son corps est maintenant fraichement enterré dans les profondeurs de la terre, à côté du banc sur lequel il s’asseyait tous les jours. Depuis tout allait mieux ! Oui, tout allait merveilleusement bien, du moins, jusqu’à ce que la police finisse par retrouver le corps du jeune homme.


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